Sauver un bébé pigeon, c’est possible !
Bon ! C’est pas tout ça, mais la Tine reprend son clavier car ce n’est pas un piaf qui va me voler mon blog tout de même !
Et puis, il nous faut passer aux choses sérieuses. Quand j’ai trouvé ce pauvre bébé tout naze, il faut bien le dire, j’ai dû écumer pendant des heures des pages internet, pour en apprendre un peu plus que la boîte de sel de mon enfance qui me montrait comment les attraper en leur salant la queue !
Alors, si je peux aider les futurs parents adoptifs d’un pigeonneau en regroupant tout ce que j’ai pu apprendre et endurer avec le piaf : j’aurais fait une bonne action pour la gente colombophile.
Tout d’abord, je vous donne deux adresses qui m’ont bien aidé pour mes premiers pas… Dont un, avec très belle bande sonore de fond, qui me permet de calmer le piaf, quand il est un peu énervé. Genre le fameux DVD Oui-Oui ou Petit Ours BRUN, qui soulage la mère le temps de prendre un café et de fumer une clope !
La première chose importante, j’ai chauffé le Piaf (Faute de mec à la maison, vu que c’est le papa qui chauffe, pendant que la maman s’épuise à aller chercher la bouffe pour ses piailleurs et les gaver à longueur de journée !)
Le meilleur moyen : la chaleur humaine, enveloppé dans une serviette chaude et sous le bras.
J’en ai sauvé plus d’un comme ça, une hirondelle pendant une chute de grêlons, moineaux tombés du nid et je ne parle pas du bouche à bec aux merles, qui avaient la fâcheuse habitude de s’assommer sur la vitre de la véranda de ma belle mère. En principe, cela durait très peu de temps et hop ! dans la nature… mais c’était sans compter avec Mr le pigeonneau qui a tout d’un Tanguy .
Quand on ne peut pas passer sa vie avec un piaf sous le bras : la vieille chaussette remplie de riz, fermée avec un clic (du style qu’on trouve chez Ikea pour fermer les sacs plastique) et hop ! Au micro ondes puissance maxi .Ca donne une excellente bouillotte, un bon truc à garder pour soi aussi, si on n’a pas de piaf à sauver.
Ensuite, hydrater : alors on lui plonge le bec dans de l’eau légèrement tiède avec du miel. Attention ! Le but n’est pas de noyer le piaf. Et oui ! Comme il n’est pas amphibien, il ne respire pas sous l’eau . Regardez bien son bec, il a des narines et même des trous à la place des oreilles. Donc, juste le bout du bec suffit, d’ailleurs il apprend à boire très vite. Heureusement d’ailleurs, c’est bien assez difficile comme ça pour le reste…
Vient le gavage. Alors là ! Du temps, de la patience et beaucoup d’imagination. Le mieux c’est une grosse seringue pour lui coller dans le bec ou une façon également plus naturelle que je n’ai jamais réussit à faire : lui envelopper le bout du bec dans la seringue. Enfin bref ! J’ai bricolé un biberon avec un ustensile à mayo et j’ai découpé l’embout.
Le contenu
Grande surprise, le pigeonneau mange du couscous, sans poulet et sans merguez bien sûr, juste un peu de semoule, recouverte d’eau très chaude. on attend que ça gonfle et on en fait une pâte la plus liquide possible. Au début, j’ai commencé avec ça, car les pronostics de mon entourage ne lui donnait pas 24h chrono à vivre… la bonne blague !
Donc, après 48h chrono, j’ai commencé à cuisiner pour le petiot.
Alors dans la belle pâte, de consistance pâte à crêpes, vous mettez au choix : des petits pois ou du maïs doux (toujours rincé) des flocons d’avoine (boutique bio) de la semoule et parfois je faisais un mix de tout ça. Plus il grandit plus on épaissit, style pâte à gaufres. Quand la pâte commence à être trop épaisse, faire des petites boulettes pour les mettre dans le bec avec les doigts. Quand vraiment ça dure trois plombes et qu’on en peut plus, ou que le piaf mange mal : les petits pois avec le cure dents …c’est parfait, une trentaine de petits pois et le tour est joué.
allez, on se décontracte avec les malheurs de Tine et du Piaf en vidéo !
Facile ? Ben tiens donc ! C’est que ça réclame tout le temps, tout comme les poissons rouges (silencieusement eux ! quel bonheur !). il ne faut pas les écouter, il faut tâter le jabot … et c’est quoi un jabot ? Au début, j’avais du mal à lui tâter vu qu’il était chétif. En fait, c’est la gorge, elle se remplie comme un sac et doit avoir la consistance d’une balle en mousse et ne jamais être dur …bizarre au toucher brrr !
Un conseil, lui laisser toujours un peu d’eau, parce que je trouve que le piaf boit plus que ce que j’ai pu lire sur les sites, il faut dire que chez moi il fait chaud.
Pour l’intervalle entre les repas, c’est simple, il faut que le jabot soit bien vide et pas avant. Ce qui veut dire qu’au début, c’est comme avoir un nourrisson à la maison.
Nous sommes passés de quatre ou cinq repas à deux repas au bout de trois semaines.
Le nid
Au début, un carton suffit largement, papier journal et un petit plus, j’ai mis du foin comme pour ma rate et de vieux vêtements pour le réchauffer, sans oublier sa bouillote.
Maintenant qu’il vole et que je ne peux plus le relâcher dans la nature, j’ai fait l’acquisition d’une volière, autant voir grand, rapport qualité prix c’est plus économique.
On trouve en grande surface ou en animalerie du grit un sable spécial pour les oiseaux.( Le grit est un mélange de petits cailloux calcaires divers (briques, coquillages, silex, etc...). Ces éléments facilitent le broyage des graines, contribuent à l'équilibre de l'acidité gastrique, et apportent la part de minéraux nécessaire à l'organisme.)
Il faut leur en faire consommer un peu pour la digestion , je donne quelques pincées par semaine et ça donne un très bon fond de cage pour des pattes bien au sec. Je vais commencer à lui en donner dans une mangeoire pour qu’il le prenne seul maintenant.
Je ne me suis pas lancée dans les vitamines et toutes sortes de choses préconisées. Vu ce que mange les pigeons en bas de chez moi, je pense que mon piaf mange plutôt mieux que les gros croutons de pain et les poubelles comme superette de sa génitrice. Et puis, je commence à lui donner des petites graines, de la pâtée pour oiseaux du ciel qu'on trouve partout, et des grains de maïs coupés en deux.
Et après tous ces sacrifices et ces efforts, j’ai le plaisir de voir le piaf manger tout seul depuis deux jours, avec un peu d’aide encore et surtout des encouragements, mais c’est une grande victoire pour nous deux et une grande fierté pour lui, qui commente bruyamment chaque becquée !
Voilà !ça c’est pour le côté info sérieuse car je pourrai me répandre sur la relation de tendresse que je ne pensais pas du tout avoir avec un oiseau et d’ailleurs je ne vais pas me gêner pour vous barber avec mon piaf dans d’autres articles ...